Uptobox confronté à une panne suite à des raids menés dans deux data centres français
Suite à cette opération, Uptobox a perdu l'accès aux serveurs contenant les fichiers des utilisateurs, les rendant inaccessibles. En réponse à cet incident, Uptobox a partagé une mise à jour de la situation sur X (anciennement Twitter).
« Il semblerait que nous ayons un problème technique, nous sommes en train d’investiguer, le réseau semble fortement perturbé », a publié Uptobox.
Pour protéger ses données, l'entreprise a pris des mesures de précaution en mettant sa base de données hors ligne et en effaçant tous les serveurs actifs. Cette mesure proactive visait à garantir l'intégrité de ses données. Uptobox s'est également déclaré prêt à reconnecter tous les fichiers et comptes d'utilisateurs dès que l'accès au serveur serait rétabli.
« Suite de l’incident, nous avons perdu accès aux serveurs contenant les fichiers utilisateurs, ceux-ci ne sont plus joignables. Nous n’avons eu pour le moment aucune confirmation documentée de la saisie de nos serveurs par qui que ce soit », a poursuivi Uptobox.
Qui se cache derrière les raids d’Uptobox ?L’Informé a rapporté que les raids des data centres d’Uptobox avaient été menés au nom d’entreprises majeures du secteur du divertissement, parmi lesquelles figurent Amazon, Apple, Colombia, Disney, Paramount, StudioCanal et Warner Bros.
Ces entreprises sont des membres actifs de l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE), une coalition de lutte contre le piratage.
Des sources ont révélé qu'une équipe de 20 policiers avait procédé à une opération décrite comme une « saisie-contrefaçon » sur les sites de Scaleway et d'OpCore.
Scaleway et OpCore sont tous deux des fournisseurs de services cloud situés à Vitry-sur-Seine, dans la banlieue sud-est de Paris.
Depuis, l’ACE a confirmé à TorrentFreak qu’une descente avait bien eu lieu, mais qu’il ne s’agissait pas d’une opération policière traditionnelle.
Il s’agissait plutôt d’une action civile ordonnée par la justice, en présence de deux agents de police pour aider à l'exécution du raid.
Une opération similaire s'est aussi déroulée à Dubaï, où résidaient les principaux opérateurs d’Uptobox.
Dans un communiqué officiel, l’ACE a déclaré avoir fermé Uptobox et Uptostream, décrits comme étant « deux des plus célèbres hébergeurs illégaux de vidéos du monde du piratage numérique. »
« Cette action, menée en France et aux Émirats arabes unis, met fin à une opération de piratage qui était bien connue depuis une décennie parmi les distributeurs de contenus illicites », a révélé l’ACE.
Que manigançait Uptobox ?La plateforme offrait aux utilisateurs la possibilité de regarder en streaming et de télécharger des contenus protégés par des droits d'auteur, soit gratuitement, soit par le biais d'un abonnement Premium payant.
Parmi ses services, Uptobox hébergeait un vaste catalogue de films et de programmes télévisés piratés, affectant non seulement les membres de l'ACE, mais aussi divers autres ayant droits.
Ces trois dernières années, Uptobox a accumulé 1,5 milliard de visites qui provenaient principalement de France, mais aussi de pays comme l'Indonésie, l'Inde et le Mexique.
« Cette affaire envoie un message fort aux entreprises criminelles : leurs agissements illégaux prendront fin un jour ou l'autre.
Elles s’imaginent probablement que leurs opérations sont secrètes, mais l’ACE dispose du réseau, des ressources et de l'expertise nécessaires pour les démasquer et les neutraliser », a déclaré Jon van Voorn, vice-président directeur et chef de la protection du contenu mondial de la Motion Picture Association et directeur de l’ACE.
Uptobox bloqué par les FAIEn mai dernier, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) français ont décidé de bloquer Uptobox en raison des inquiétudes croissantes suscitées par le piratage.
Uptobox a réagi en exprimant son profond mécontentement à l'égard de la décision du tribunal concernant le blocage DNS de ses services dans le pays.
« Nous allons évidemment contester cette décision injuste, qui n'a pour effet que de léser nos utilisateurs français », a fait savoir Uptobox.
Cette mesure a été prise à la suite d'une enquête menée par l'ALPA. Le groupe local de lutte contre le piratage a déniché 25 500 liens de téléchargement actifs sur la plateforme Uptobox. La majorité de ces liens facilitaient l’accès non autorisé à du contenu audiovisuel protégé.
L'enquête a été menée au nom de groupes industriels tels que la Fédération Nationale des Éditeurs de Films (FNEF), entre autres.